vendredi 28 septembre 2007

Il faut le VOIR pour y croire

On va le prendre pendant que ça passe :

http://www.voir.ca/artsdelascene/artsdelascene.aspx?iIDArticle=53788

Stéphane

jeudi 27 septembre 2007

C'est ce soir

Eh oui! De retour sur les planches après une absence de 6 mois. J'ai bien aimé hier soir retrouver l'ambiance du Monument National avec le bruit de la ventilation omniprésent pour meubler les silences. C'était chouette de retrouver notre loge. Nous étions moins nerveux, certes, mais pas moins fébriles.

J'ai très hâte de jouer, je l'avoue. Plus en possession de mes moyens que je suis après les répétitions et surtout, le recul face à mon personnage. Oui, plus en possessions de mes moyens; comme André Boisclair( qui a déjà été en possession d'autre chose...).

Même Serge Postigo a parlé de Cuisines et dépendances à son émission, c'est vous dire.

Je lisais il y a quelques semaines dans les journaux que Gaston Lepage renoncait à jouer au théâtre. Selon l'animateur de Relevez le défi, les critiques qui ont mal digéré leur souper déversent leur fiel le lendemain dans les journaux et démolissent le spectacle vu la veille au théâtre. J'avoue que les critiques entendus et lus par rapport au théâtre figurent parmi les plus superficielles et malhonnêtes intellectuellement que je n'ai jamais lues. Avec la musique, les gens sont plus spontanés, plus sincères. Un peu la même chose avec le cinéma. Le théâtre est perçu, avec raison sans doute, comme du grand art. Malheureusement, cela donne lieu à du verbiage pompeux et artificiel. Pas tant pour Cuisines et dépendances mais pour l'ensemble des commentaire recueillis sur la plupart des pièces.

Malgré tout ça, je préfère me tenir dans les rangs des critiqués que l'inverse. La véritable ivresse est là. Pas dans le confort douillet d'un calepin de notes où on déverse son fiel parce qu'on a mal digéré son souper. Cela dit, je ne m'empêche pas de critiquer moi-même les pièces vues. Je choisis avec minutie les restaurants avant la représentation.

Sur ce, je me dis merde.
Stéphane, alias Fred pour quelques représentations

mardi 18 septembre 2007

Romane jour 311 - La lectrice


Je l'avoue humblement. Ce n'est pas moi qui lis tous les livres dont je fais la critique. En fait, je fais lire Romane à ma place comme on peut le voir sur cette photo...

Après tout, si Pierre Morency de l'Actualité et Martin Masse de l'Institut économique de Montréal sont d'accord pour faire travailler des enfants dans les sweatshop d'Asie, pourquoi je n'exploiterais pas le don de Romane pour la lecture?

lundi 17 septembre 2007

Jamais Zeus sans Troie!

Pour me ressourcer à l'approche de mon retour imminent sur les planches (htttp://www.dulosange.com), je suis allé voir une pièce d'un tout autre registre que Cuisines et dépendances, j'ai nommé l'Iliade.

Quelle épopée tout de même! Le récit nous transporte en plein de conflit entre les Grecs et les Troyens lors de la célèbre Guerre de Troie.

Pour faire vite, Agammenon et Achille se disputent à propos d'une femme, Briséïs. Cette querelle ébranle la solidarité des forces grecques en plein conflit avec les Troyens. Achille se retire dans sa baraque avec son fidèle compagnon Patrocle et refuse de combattre l'ennemi.

Le texte regorge de poésie. Difficle par contre de comparer la version originale, ou du moins une vieille version françisée, à celle qu'a pondu Alexis Martin. Si ce dernier a choisi de laisser le texte original le plus intact possible, c'est un excellent choix esthétique. S'il l'a transformé, il a fait une saprée belle job de poète. Les vers nous renvoient de multiples images ("Les sillons en nos coeurs de marbre" ou un truc du genre) montrant bien la fragilité des hommes et leur faiblesses devant des conflits qui les dépassent. Les enjeux surtout. Les guerriers ne savent plus pour quoi ou pour qui ils se battent. Allez poser des questions à Val-Cartier ou à Kandahar et il y a fort à parier que vous seriez surpris du flou des réponses obtenus de la part de nos soldats en "Mission".

Revenons à l'Iliade. Le rapport entre divinités et humains n'est pas de tout repos. Alors que dans la tradition judéo-chrétienne nous apprenions à adorer un Dieu infiniment bon et miséricordieux, Zeus nous apparaît dans les récits mythologiques comme un alcoolo dépravé attiré par les aventures friponnes. Et pourtant on l'invoque au cours des combats. On lui demande conseil et on le conjure de remporter la bataille pour la justesse de la cause.

Si ou veut faire simple, Achillle et Agammemnon se battaient pour une femme au départ. Achille se retire. Pas vraiment en objecteur de conscience mais en frustré. La mort de Patrocle est venu changer la donne. Achille ne pouvait pas supporter la mort cruelle d'un proche et décide de se venger. Hector, le chef des Troyens, est donc mort pas longtemps après Patrocle...Et Achille prend soin de préciser qu'une douzaine d'enfants troyens devraient y passer aussi. Quelle sacrifice! Je me demande ce qu'en dirait Claude Poirier.

Oui, les acteurs ont fait la job. Surtout Vincent Bilodeau. Stéphane Martel, dont je n'apprécie pas beaucoup les apparitions à la télé, m'a quand même surpris. Agréablement. Je ne suis pas sous le charme tant que ça non plus. François Papineau était excellent et convaincant dans son Achille.

Reste le décor. Sans partager l'avis de la cégépienne derrière moi consultant ses messages textes aux 5 minutes sur son cellulaire , le fait que les personnages discutent de leur offensives guerrière dans un café ne m'a pas dérangé. Mais ce décor contemporain par contre s'expliquait comment? Voulait-on éviter de voir les personnages se dandiner avec des déclamations propres au théâtre grec antique? S'avérait-il plus aisé des les insérer ici dans un décor de café avec des costumes tout droit sortis des Sopranos pour leur faire faire des gestes plus simples, plus près du quotidien? Difficile à percevoir.

Le résultat en général était correct. Sans plus. C'est foutrement long et les sièges au paradis du TNM n'avait de paradis que le nom.

mardi 11 septembre 2007

Tu veux ma photo banane?

Samedi dernier je suis allé à l'improviste voir l'exposition World Press au Musée Juste pour rire. J'ai toujours été complexé par la photographie. Parce que dès que je prends plaisir à "consommer" un art quelconque, j'ai envie de faire partie de ses créateurs. Mon premier accord de guitare m'a mené à fonder un groupe. Ma première blague m'a mené à fonder une troupe. J'exagère à peine.

C'est pourquoi, pudiquement, je me tenais loin de la photographie. J'appréciais de loin les jolis clichés. J'admirais les belles pochettes de disque, les époustouflantes images des magazines mais je ne me risquais pas à discuter de luminosité, de cadrage. Pour moi d'ailleurs, la photographie servait d'intermédiaire à la musique par exemple. Un peu comme les affiches de films réussis. Elles mettaient en valeur une autre forme d'art. Avec la photographie pour elle-même, en toute humilité, je ne me sentais pas la compétence d'émettre le moindre commentaire.

Je suis tout de même aller voir l'expo World Press car il s'agit de photos en rapport avec l'actualité de la dernière année. Dans ce contexte, je me sens plus à l'aise que si j'étais allé me pavaner dans une galerie artsy fartsy et pérorer sur l'inclinaison du sujet dans l'utilisation négative de l'espace...

Dans cette expo, plusieurs images choquent. Des cadavres d'enfants brûlés, une prostituée de 9 ans, clope au bec, un soldat défiguré. À répétition, il faut se retenir un tantinet pour ne pas que le sujet se banalise par lui-même.

La série d'images qui m'a donc le plus marqué pour ainsi dire c'est celle montrant le culte de la personnalité voué Saparmyrat Nyýazow(ça devait être difficile à scander pour la foule de ses innombrables dévots), ancien dictateur du Turkménistan. Saisissant, toute cette discipline entourant le bonhomme. Et ce sens de l'exactitude. Le mouvement précis de ces chorégraphes dans un stade national. L'artiste captant cette image a bien vu le paradoxe en montrant aussi bien une image plus officielle avec des pancartes le long des routes qu’un simple poster de salle de bain à l'effigie de la star autoproclamée. À le voir ainsi souriant dans toutes ses incarnations, on ne l'imagine pas si autoritaire. Les artistes qui ont façonné son image ont bien fait leur travail. Parmi les excentricités de son règne, il a renommé les mois pour les désigner du nom des membres de sa famille. Son anniversaire commémore maintenant la fête nationale. Et la liste est longue. Moi qui croyais que les fans d'Elvis beurraient épais...

Bref, ces images du World Press mises dans un contexte d'actualité m'ont fait apprécier cet art sans complexe maintenant. Oui, j'ai jeté un coup d'œil sur l'exactitude des plans mais c'est le regard, objectif ou non, du photographe sur son sujet que je tentais de recréer dans ma tête. Quel angle a-t-il choisi? À quelle vitesse doit-il prendre l'image avant de se faire botter le cul par une autorité quelconque? En fait, c'est toute la contextualisation qui m'a permis d'apprécier l'exposition.

Et si je m'achetais un appareil maintenant?

jeudi 6 septembre 2007

Mort d’une chronique annoncée?

À ce rythme, les militaires canadiens auront quitté l’Afghanistan avant que je rattrape Martel avec cette chronique. Février 2009, j’arrive! Étrange quand même comment cette date fait l’unanimité maintenant…

Avec Chronique d’une mort annoncée, nous ne sommes pas dans la lecture d’un suspense. Dès le début du roman, nous savons que Sanitago Nasar est assassiné. Nous connaissons aussi l’identité des assassins, les frères Vicario. Une fable meurtrière reconstituée d’après la mémoire d’un village interrogé par un copain de la victime venu visiter ce coin de pays isolé quelques années après la tragédie. Mémoire sélective? Sûrement. D'où l'intérêt de ce drôle de conte un peu tordu sur les bords.

Le soir de la noce était la veille du meurtre. Le village devait se rendre au port le matin pour y accueillir l’évêque. C’est à peu près à ce moment, vers les 6 heures, qu’on découvrit la dépouille. Pourquoi lui? La mariée n'était peut-être pas une fine fleur de pureté et ce vilain en serait peut-être le véritable coupable. Car faire perdre le bizutage à une donzelle en ces lieux c'est commettre un crime bien plus grave que de faire perdre la vie à n'importe quel quidam.

Récit étrange où tout un chacun au village aurait pu avertir notre anti-héros Nasar de sa mort imminente. Pourquoi cela n’a pas été fait? Une espèce d’omerta de village clos et éloigné voulant éviter le pire.

D’emblée, Marquez ne veut pas déjouer le lecteur. Celui-ci saura dès les premières lignes l’identité des meurtriers. D’aucuns n’apprécieront pas le procédé; habitués que nous sommes à des intrigues hollywoodiennes minutés et stratégiques. J’avancerai pour ma part que l’on n’est jamais trop documenté sur une œuvre avant de la lire. Vous aurez deviné que je ne suis pas du genre à avertir mes amis de ne pas me dévoiler le punch d’un film. Tant pis! Je trouverai d’autres éléments à approfondir.

J’avancerai également ce constat sévère : si l’intérêt d’une œuvre ne se résume qu’à sa conclusion, celle-ci ne mérite peut-être pas d’être «consommée».

mercredi 5 septembre 2007

Sur la route de Kerouac...

C’est aujourd’hui le 50 anniversaire de la publication du roman Sur la route de Kerouac. Intéressant bonhomme tout de même que ce Jack.

Allez lire le texte du Devoir consacré à l’attachement de l’auteur de Lowell, Mass. envers ces origines canayennes…
http://www.ledevoir.com/2007/09/05/155613.html *

Pourtant, ce roman d’exploration, tant sur le plan de l’écriture que sur le plan géographique(À la découverte du pays physique comme disait Miron), ne fit pas l’unanimité. Truman Capote mentionnait que ce roman n’était pas «écrit» mais bien «dactylographié.» Comme quoi il n’y percevait qu’un bouquin écrit avec les mains et non avec le cœur ou la tête…J’interprète ici. Aucune conversation entre Capote et moi ne peut l’attester. Mon opinion diverge de celle de l’auteur du roman De sang froid. Sur la route représente pour moi une œuvre magistrale dans mon cheminement littéraire.

Si vous voulez entendre Kerouac parler le français de nos oncles des États, voyez cet entrevue avec Fernand Seguin :

http://archives.radio-canada.ca/IDC-0-72-55-126-10/index_souvenirs/arts_culture/jack_kerouac_entrevue

Découvrez ou redécouvrez Kerouac. Ça fait toujours du bien.

*Je m’excuse auprès de Jean-Luc Mongrain de verser dans l’élitisme culturel et de prescrire aux gens quoi faire et quoi penser en les dirigeant vers un texte du Devoir…