vendredi 30 mars 2007

Victo Impro city!

Pour les lecteurs des Bois-Francs, sachez que je suis à Victo ce soir pour un match d'impro opposant la Semi-Lustrée et la LIVE(Ligue d'impro de Victo et les environs)! Deux matchs d'impro pour moi en une semaine.

Notre équipe, la Semi-Lustrée, jouera à 21h mais la LIQ affrontera également une équipe victoriavilloise juste avant, à 20h. Une soirée cool en perspective! Si le coeur vous en dit...

Pour info:
http://www.improlive.com/calendrier.html

Stéphane

jeudi 29 mars 2007

Allons enfants de la patrie..

J'avais oublié de vous rapporter ça. Dépêchez-vous avant que ce ne soit plus en ligne, on sait jamais...

http://www.hebdosquebecor.com/aca/03242007/aca_03242007_A12.shtml

Pour ceux qui ne le savaient pas déjà, eh oui!, je vais en France au mois de mai pour silloner les provinces de l'Hexagone et ainsi répandre la bonnes nouvelle de l'improvisation.

Stéphane

mercredi 28 mars 2007

Mettre en pièce

Après 10 représentations de Cuisine et dépendances, je suis à même de faire un retour. Que de plaisir et de découvertes j'ai vécu à appronfondir un texte et un personnage pendant des mois.

Oui, l'expérience d'impro m'a bien servi pour incarner mon rôle. Mais l'approche est tellement différente, ça vaut la peine d'approfondir. En impro, la première proposition doit être la bonne. C'est un moment à saisir. On se pose un peu moins de questions parce qu'on a tout simplement pas le temps.

Au théâtre, on dirait qu'on a trop de temps. On retourne les intonations du personnage dans tous les sens et on n'est jamais satisfait. Et à un moment donné, on sort de la douche, on répète son texte dans sa tête ou on parle au téléphone quand tout à coup...BANG! Voilà. Vous avez trouvé comment donner la réplique. Comment mettre les mots dans la bouche de votre alter ego sur scène.

Et le texte, lui? Il ne faut pas le négliger. C'est bien beau réciter par coeur des bouts de phrases écrites par quelqu'un d'autre, il faut aussi savoir ce que le personnage ressent ; non, seulement dans le moment présent mais dans son vécu. Il faut même savoir où il s'en va quand il sort de scène. Avant les non-dits et le sous-texte, il faut maîtriser le dialogue sur le bout de ses doigts. Ça paraît facile même quand on a presque toujours dit ce qu'on voulait en improvisant sur une scène, c'est pas évident de considérer chaque virgule, points de suspension, elision dans un texte. On ne peut plus se défiler et se mettre en réserve dans le coin de la patinoire. Cette convention au théâtre n'existe pas(peut-être dans une scénographie expérimentale), il faut assumer la parole et les silences qui l'encadrent.

Et la posture. Je trouve ça encore plus difficile que le texte. Les comédiens sont des sportifs. Pas parce qu'ils regardent 110% mais parce qu'ils doivent rester en forme pour poursuivre dans le métier. La posture il faut la conserver dans le jeu non-verbal. On ne doit pas qu'attendre de répondre aux autres quand notre tour arrive. Il faut réagir, parfois sursauter, se morfondre, se réjouir. Tout ça physiquement.

Tout ça m'a fait beaucoup réfléchir lors de la préparation de Cuisine et dépendances. Je me suis rendu compte que les acteurs sont de véritables créateurs à leur manière. Le souffle qu'il donne au personnage leur est propre. Les propositions avancées sont comme des arrangements ajoutés à une progression d'accords. C'Est unique comme expérience. Beaucoup de remise en question sur soi.

Pour la suite je vous mettrai toutes ces belles découvertes et théories en rapport avec les critiques reçues pour la pièce. Certaines s'avèrent pertinentes, d'autres sont le fruit d'une certaine imposture clinquante. À suivre.
Stéphane

mardi 27 mars 2007

Lendemains amers

Un goût amer me transperce la gorge.

Toute cette clique d'avocats de province, ces petits affairistes de Chambre de Commerce, ces gros crétins à calotte criant "Libarté" pour soutenir leur Jeff. Tous ces candidats imbéciles faisant campagne avec des "j'suis pas raciste mais..." ou des "j'ai rien contre les gays mais...". Tous les électeurs crédules votant pour un candidat parachuté à la dernière minute pour remplacer un candidat tout aussi ordurier. Toute cette démagogie, faussement populiste, ces sophismes à pleine gueule, soutenus par des petits politicailleux de merde, de fond de rang, pas mieux que les faiseux d'élections de Duplessis. Tous ces pseudo-nationalistes frileux prétextant croire à une "Nouvelle voie" qu'est l'automonmisme(encore et toujours Duplessis). Tout ce vide quant à la question nationale. Tout cet opportunisme. Tout cette récupération électroraliste en ratissant encore plus à droite par la moralité. Tous ces vociférateurs s'en prenant à la gauche plateau. Cette manière de proposer des solutions simplistes à des problématiques complexes. Ces raccourcis de l'esprit. Ce gros bon sens nous menant à notre perte. La perte de nos moyens en tant que société. Toute cette classe politique se cachant derrière la classe moyenne. Tous les représentants de cette classe moyenne qui se fera encore plus fourrer une fois cette équipe de démago élue. Tout ceux qui croient à ça. Qui ont voté pour ça. Vous êtes maintenant l'opposition officielle.

Tout cela est la cause du mauvais goût me traversant la bouche. Cette bile, ce fiel, ils viennent de là.

vendredi 23 mars 2007

Matin électoral

Signe des temps, j'ai croisé ce matin Amir Khadir et Daniel Turp sur le court chemin me menant à la station de Métro. J'ai souhaité bonne chance à tous les deux. Et c'était sincère.

Je ne me vautrerai pas dans le cynisme bon marché et de bon ton d'un Lagacé qui prétend vouloir annuler son vote. C'est aussi prétentieux qu'insignifiant. Vive l'immobilisme. Un autre journaliste bousouflé de prétention par son pseudo-succès de chroniqueur.

Il y a quelques jours j'ai croisé le candidat adéquiste et j'ai refusé son programme. Je ne lui ai vraiment pas souhaité bonne chance. Au contraire. Et si je rencontrais Ma'am Rochefort? Ai-je vraiment besoin de répondre...?

C'Est si facile de ne pas prendre position en disant que tout le monde est pourri et que la politique c'Est de la marde. Ça contribue directement à la politicaillerie. Au moins Foglia avoue qu'il va voter pour Québec solidaire. Et Pratte...? Ai-je vraiment besoin de répondre?

Stéphane

jeudi 22 mars 2007

Romane jour 121 - La fille prodige

Je n'arrive pas à croire à quel point Romane grandit vite! J'en tiens pour preuve le premier roman qu'elle a écrit dont je vous livre ici l'incipit...

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « Je m'endors. » "

Incroyable! Quelqu'un aurait le courriel de Michel Brûlé aux éditions Les Intouchables? On est en présence d'un petit génie ici...

mardi 20 mars 2007

2 plogues pour un seul blogue!

Eh oui!

Ma dernière critique de bouquin pour le magazine Jobboom...

http://carriere.jobboom.com/mode-vie/lectures/marche-travail/2007/03/11/3731931.html


...et des supplémentaires samedi prochain(le 24 mars) en après-midi pour Cuisine et dépendances! Informez-vous sur le site du Monument National pour de plus amples détail : http://www.monument-national.qc.ca/Contenu_accueil.asp?CATEGORIE_CODE=72&CONTENU_CODE=

Voilà!
Stéphane

lundi 19 mars 2007

De retour après la pause

Enfin, je vais me remettre à ce petit exercice quotidien. Je suis désolé mais dans la préparation de ma pièce, sous l'imposante pile de dossiers non réglés au bureau, j'ai négligé mon lectorat ces derniers temps.

Donc, à partir de cette semaine, je reprends la folle aventure de mes impressions sur l'actualité politique et culturelle.

Stéphane

mardi 6 mars 2007

Le zèle du néophyte

De quoi je cause? Il ne s'agit pas d'un traité. C'est tout simplement une manie de prosélyte. Ces gens qui s'adonnent depuis peu à un art et qui cherche à tout moment et à tout prix à faire valoir ce savoir récent. "La culture, c'est comme la confiture, moins tu en as, plus tu l'étends." Quelle analogie! J'aurais aimé la trouver.

Il arrive régulièrement qu'une personne commençant à s'intéresser à un art en particulier, s'empresse de "ploguer" tout ce qu'il sait là-dessus et se définit lui-même comme une autorité en la matière. J'imagine le phénomène possible dans les sports aussi. Comme je m'y connais moins, voire pas du tout, je vais me limiter à la culture.

Je ne citerai pas Mauriac mot pour mot mais il avancait grosso modo dans un roman que les jeunes initiés à un art quelconque s'approprient souvent tout le lexique ou le métalangage relié à cet art pour faire valoir leurs connaissances. En contrepartie, les vrais érudits n'emploient généralement plus ce vocabulaire.

Le plus drôle dans l'affaire est que ces dilettantes prosélytes trahissent toute leur naïveté et leur manque d'expérience.

Fait vécu: notre metteure en scène invite deux jeunes comédiens formés dans les "écoles" à venir nous voir répéter. Dès les lectures de la pièce il y a quelques mois déjà, les autres comédiens et moi avions statué que certains personnages de la pièce conserveraient l'accent québécois et que le texte original subirait une légère remise en contexte ne travestissant rien de la pensée des auteurs. J'étais un des personnages devant conserver son accent québécois. Il faut rappeler aussi que deux des acteurs de la troupe sont français d'origine. Donc, leur accent à eux, c'est celui de la France.

Pour revenir à nos deux éphèbes théâtreux, ils regardent la pièce sans mot dire. Après notre répèt', ils se tournent vers notre metteure en scène sans nous adresser la parole et marmonnent leurs observations. Nous étions tous un peu anxieux de connaître leurs points de vue mais plus leurs délibérations en catimini( tels des juges aux Jeux Olympiques pour le patinage de fantaisie) avancaient moins nous ne sachions ce qui se passait. Une collègue de la pièce a même dit "je me sens comme en audition pour une école de théâtre". C'est vrai que le ridicule de la situation nous avait poussé là. Un des futurs Robert Lepage se lève et quitte la salle sans que nous sachions vraiment le fond de sa pensée.

La metteure en scène nous réunit donc avec la Lorraine Pintal en devenir qui restait. Une des premières remarques était que mon personnage "avait un accent québécois plus marqué que les autres..." C'était un choix esthétique conscient dès le début! Quelle idiotie que ce commentaire! Si nos deux théatreux avaient questionné le choix artisitique à l'origine de cette décision ça aurait été plus convenable intellectuellement. Mais là, ils trahissaient leur manque de perspicacité flagrant. J'ai rétorqué que c'était notre choix dès le départ...et qu'un comédien nous ayant déjà vu affirmait que l'histoire s'impose tellement d'elle-même que la question des accents était secondaire. Notre metteure en scène a rappelé un peu platement que ce comédien n'avait pas fait d'école en tant que tel et que ce n'était qu'un détail technique. Je comprends que la jeune Pol Pelletier restante aurait eu à faire du 5 contre 1 pour s'expliquer...Notre metteure en scène a simplement eu la courtoisie de justifier le tout en ramenant ça à une question de détails techniques. Mais la vérité est ailleurs. Je ne voulais pas banaliser la chose mais je n'en ai pas ajouté. Je soulignerai ceci: le rôle de la critique est de présenter l'intention de l'artiste afin de savoir s'il a atteint sa cible. Par la suite, on peut questionner tel ou tel choix artisitique à l'origine du projet. Les intentions, la conscience du créateur ou de l'interprète.

Si ce n'était qu'une question d'accent...mais un autre commentaire a surgi en rapport avec l'attitude d'un personnage supposément amoureux d'une fille dans la pièce. La future récipiendaire d'un Masque disait qu'elle voulait ressentir le sentiment amoureux plus souvent chez ce personnage...Le problème est que ce personnage est aigri, amer. Oui, il aurait aimé vivre quelque chose avec cette autre femme il y a dix ans mais il n'est pas en pamoison devant elle. Au contraire, il lutte contre son sentiment intérieur car il ne veut rien laisser paraître. Et cette manie du "tomber en amour" dans la fiction m'exacerbe. Il existe une infinité de sentiments plus subtils que d'être en amour constamment. Pourquoi toujours réduire les vélléités des personnages à des rapports amoureux? La vie est plus complexe que ça. Le théâtre sert justement à dévoiler cette infinité d'émotions subtils et complexes. Si vous voulez des sentiments amoureux à pleine pelletée, regardez les téléromans.

Enfin, tout ça pour vous dire qu'il faut se méfier du zèle des néophytes. C'est la pire escroquerie intellectuelle qui soit. J'y reviendrai moi-même dans une oeuvre de fiction. La culture offre peut-être toute la beauté du monde dans ses discours et ses manifestations diverses mais l'envers cruel de cette beauté se révèle dans le manque de sincérité découlant de la prétention intellectuelle.