mercredi 20 février 2008

La femme d'avant..première!

Pour la Saint-Valentin, nous n'allons plus au resto. Trop out. Non, nous allons au théâtre. Dans cette optique révolutionnaire, je suis allé voir La femme d'avant de Roland Schimmelpfenning, comme ça se prononce, en avant-première médiatique. Avouez que vous êtes impressionnés...

Un décor réduit à sa plus simple expression sur fond blanc. Pas de musique. Rien. Un choix esthétique comme dirait Cynthia Bellemarre de Baromètre. Dès les premiers instants de la pièce on voit cette femme, Romy, surgir du cadre de porte de l'appartement de Franck. Romy tentera de se faire reconnaître par Franck jusqu'à sa femme se pointe. Celle-ci s'interroge sur la provenance de cette étrangère pour le moins...étrange.

24 ans plus tôt, Franck avait juré à Romy de l'aimer toujours. Tu ne jueras point...Le hic : Franck a refait sa vie. Il est marié depuis 19 ans. Un fils est né de ce mariage. D'ailleurs au sujet de ce dernier, Andi, on se demande constamment quand son jeu va basculer du côté du cabotinage, voire du burlesque.

J'en ferai peut-être sourciller plusieurs mais je vais réitérer une remarque me venant chaque fois que je vais voir les court-métrage de Kino. C'est un fait connu, je suis habitué aux soirées d'Impro. Après avoir trouvé des concepts d'impro(surtout en comparé) pour renouveler la forme des récits, on trouve que certaines idées de court-métrages ou de mise en scène ne sont pas si imaginatives que ça. Après tout, on trouve parfois mieux sous la pression après 30 secondes de concertation. Eux, ils profitent de plus de temps pour développer leur idée. C'est l'avantage d'une mise en scène d'ailleurs par rapport à une impro comparée. Mais une impro, c'est une expérience unique...mais ici n'est pas notre propos, nous devrons y revenir.

Ainsi, j'ai craint pour La femme d'avant. Car il y en a des petits gugusses formalistes. Le récit est morcelé et il en va de même de la mise en scène. On se permet de faire de légers soubresauts dans l'espace-temps à coup de 10 minutes s'il le faut. Même si le prétexte initial remonte à 24 ans, les flashbacks sont de courtes durées. Ce prétexte de chambardement, le couple envahi par une ex, peut sembler fragile d'ailleurs. Mais le personnage de Romy, le personnage-titre pourrait-on dire, est partiellement folle. Partiellement parce que sa folie découle d'une logique implacable. Pour elle, son souvenir de Franck reste impeccable. La chanson d'amour, le serment. Même les gestes extrêmes commis par Romy possèdent cette même logique tragique.

Bref, un bon moment vite passé mais pas de bouleversements dans nos esprits. Ni par la forme, ni par le fond.

Stéphane
P.S. je vais faire mon Robert Lévesque en mêlant le potinage à la critique. Devant moi se trouvait Louisette Dussault qui a appris, live drette là, le décès du trop célèbre détracteur des Fées ont soif de Denise Boucher, Me Émile Colas. Mme Dussault était de la première distribution de la pièce de Denise Boucher.

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