vendredi 14 mars 2008

(Pas vraiment) un retour sur La petite pièce en haut de l'escalier

Comme tout a été dit ou presque sur cette pièce depuis une semaine, j'orienterai mon propos vers un aspect précis du show. Les accents. J'admets ici que mon expérience personnelle fera écran devant un quelconque commentaire que j'aurais pu émettre froidement sur le jeu des comédiens ou sur les déplacements. Aussi bien le dire tout de suite: je ne critiquerai pas la pièce de Carole Fréchette. Et je m'excuse auprès d'un prof de journalisme qui nous interdisait de raconter notre vie dans une chronique. Je suis toujours d'accord avec lui mais cette fois-ci, c'est afin d'illustrer le propos intial. De le mettre en parallèle.

Tout d'abord, remontons à Cuisine et dépendances, une pièce dans laquelle j'ai joué l'an dernier. Lorsque nous l'avons montée, le mot "amateur" était écrit sur nos visages. La troupe se présentait comme tel d'ailleurs. De plus, nous jouions une pièce française et nous avions décidé de laisser le texte tel quel car l'initiateur du projet, directeur de la Troupe du Losange, était lui-même français. Donc, oui, nous avions l'accent parisien.

Nous nous sommes fait reprocher ce choix artistique. Dans une émission de radio universitaire ou sur des blogues consacrés au théâtre. Nos accents n'était pas assez standards. Ou pas assez québécois. Même les deux français de la pièce se sont fait reprocher de mal imiter l'accent français! N'importe quoi...

Pourtant, les accents dans La petite pièce en haut de l'escalier(j'y reviens enfin) ne sont pas non plus uniformes. Loin de là. Julie Perreault et Louise Turcot ont un accent québécois à la frontière du joual. Tandis qu'Isabelle Blais a un accent "français international d'école de théâtre". Et Henri Chassé surjoue un peu en claironnant un accent franco-français. Qu'il casse d'ailleurs à un moment donné en déclamant "Fuck fuck fuck!"

Je ne me remets pas en cause les choix artistiques de la metteure en scène Lorraine Pintal. Je remets en cause notre manque d'honnêteté face à une oeuvre. Nos appréhensions, nos préjugés, obstruent notre vision et nous empêche d'émettre des commentaire honnêtes. Certes, nous n'arrivons jamais pur face à une représentation artistique. Nos préjugés, nos attentes logent bien au chaud dans nos cerveaux.

Mais dans le cas de notre pièce, si nous nous étions appelés Chassé, Turcot, Perreault et Blais, jamais la question des accents n'aurait été relevée dans Cuisine et dépendances.

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