mercredi 11 février 2009

Proulx quitte le navire

Le vieux loup de Gilles Proulx annoncait ici et là en catimini qu'il entamait des réfléxions quant à sa future contribution avec le Journal de Montréal. Surprenant, me disais-je, sachant que l'ancien animateur radio fort en gueule proférait incessamment des salves antisyndicales à CKAC il y a de cela quelques années. Pour lui c'était "À droite toute". Traitant sans discernement les BS de parasites, les syndicalistes de soviets( en cela il trouve un héritier en la personne du taré radiophonique de Québec qui affublait Françoise David du même épithète), les féministes de femmes à moustache plus castratrices qu'Amin Dada; bref, toute la société québécoise en quête de progrès y passait. Celle-ci se voyait réduite par Proulx au vocable "république socialisto-bananière". Très fort ti-Gilles.

Mais v'là-t-y pas qu'il se démet lui-même de sa chronique au Journal car il ne veut pas prendre position dans le conflit. Il a bien sûr précisé que les syndiqués du dit journal bénéficiait des meilleures conditions en Amérique du Nord. Pour ce faire, il a bêtement recraché ce que le patronat avait vomi dans ses pages par la plume de ses scabs. Mais tout de même. Je croyais que son attitude revancharde le ferait défendre ses patrons dans le conflit. Cela lui donnant des munitions pour ses sempiternelles diatribes antisyndicales.

Peut-être souhaite-t-il imiter son héros Victor Hugo(en bon dix-neuvièmiste qu'il était, Proulx ploguait souvent Hugo. Que le nom cependant. Les phrases de l'auteur ne semblaient lui venir en tête automatiquement.): débutant sa carrière en tant que royalistes, il termina sa vie littéraire avec un discours nettement ancré à gauche. Vraiment plus près du peuple. Je ne crois pas que notre grand voyageur nombriliste du Canal Évasion ira jusque là.

Ce qui est très comique c'est que l'agité vieillard souligne dans sa lettre ouvert d'aujourd'hui la diversité des points de vue affichés dans le journal. C'était peut-être vrai avant le conflit. MAIS PLUS MAINTENANT! Avec la perte des chroniques de Grey, Gravel, Landry, Demers(!?), et le maintien des chroniques de Gendron, Facal, Elgrably, Audet, le Journal s'oriente radicalement à droite. Bientôt, il fera passer la revue chrétienne Égards pour une publication progressiste.

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