vendredi 5 juin 2009

Plus de réalisme, moins de démagogie

La campagne d'ArTv avec les petites gueules d'artistes de la relève est a priori sympa. L'un et l'autre plus ou moins connu nous déballe leurs recommandations pour produire une meilleure chaîne de télé. Vous savez de quoi je cause? "Plus de show, moins de business!" "Plus de po-é-tique!" de scander le conteur Mathieu Lippé, un ex-camarade de classe.

Tout va bien dans cette pub sauf pour un élément. Un type mentionne "moins de politique". Pardon? Moins de politique à l'heure où les artistes éprouvent d'énormes difficultés à se faire reconnaître par Harper et son gouvernement?! Moins de politique à un moment où un chef de gouvernement racoleur démagogise en associant les artistes à des riches parvenus arborant leurs plus beaux apparats dans les galas. Il s'agit ici d'un mépris énorme pour les petites bidouilleurs marginaux réinventant la sculpture ou la peinture dans leurs ateliers. Un mépris gigantesque pour les musiciens gratouillant à gauche ou à droite dans les bars de la métropole ou ailleurs afin de se faire reconnaître et espérer beurrer leur pain avec autre chose que de la margarine Choix du président.

De nous dire en pleine face "moins de politique", c'est mentir tout étant parfaitement inconscient de le faire. C'est aussi discrètement prôner un art formaliste insignifiant, foncièrement bourgeois et élitiste qui n'a pas à se soucier de ce qui se passe sur le terrain.

Et ça nous plonge dans notre léthargie collective où nous continuons à occulter tout ce qui est de près ou de loin politique pour éviter les chicanes. Pendant ce temps, rien n'avance et le rapport de force favorise toujours les mêmes. Ceux qui ont intérêt à ce qu'on ne prononce pas le mot politique. Les dirigeants actuels. Les gouvernements ont intérêt à ce que les gens se désintéressent de le chose politique. Ils peuvent y faire passer les lois qu'ils veulent, changer un paquet de trucs avec notre approbation silenciense sous prétexte qu'on "s'en crisse de la politique. C'est plate." Une dictature soft. La seule étape démocratique dans le processus reste l'élection. Et avec le taux d'abstention qui augmente, ce ne pourrait qu'une question de temps et cette étape pourrait sauter. Je sais, j'exagère. À peine cependant.

Mais j'exagère moins que les prétendus artistes qui réclament moins de politque. Machiavel dort d'un sommeil léger dans cette pub.

Pous vous consoler, allez visionner la parodie faite par La bande raide.

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