lundi 23 avril 2007

De la fuite dans les idées

Malgré tout le respect que j'ai peut-être pour Xavier Caféïne(Plante de son vrai nom...comme moi.), je crois qu'il s'est un peu empêtré dans La Presse de samedi. Je peux comprendre son explication lorsqu'il prétend ne pas condamner les artistes qui vendent leurs tounes pour la pub. Je ne partage pas ce point de vue mais je le respecte. C'est plutôt quand il cite Jello Biafra en disant "become the media" que Caféïne se gourre. Royalement. Jello Biafra est même en cours avec le reste des Dead Kennedys car il se bat contre l'utilisation d'une toune du band pour un commercial de Levi's. L'affaire est peut-être réglé à l'heure qu'il est mais le fait demeure : l'ex-leader des Dead Kennedys n'aurait jamais justifié l'utilisation d'une de ces oeuvres comme jingle par la phrase become the media. Jamais.

Ce que Biafra voulait dire par become the media n'était surtout pas de jouer la game des majors du corporate rock(pardonnez moi cet enfilade d'anglicismes mais je n'ai pas eu le temps d'appeler Marie-Éva de Villers). Au contraire, il souhaitait ardemment la création d'un réseau parallèle en dehors de la cour des grands. Créez vos propres étiquettes de disques, imprimez vos propres journaux, produisdez vous-mêmes vos spectacles. En trois mots: do it yourself(D.I.Y.). On est loin de laisser un artiste vendre son refrain pour une canne de manger à chien ou du papier de toilette.

Pour être pertinent avec son explication, comme quoi un jeune pourrait découvrir sa toune via une pub et changer le monde, Xavier Caféïne aurait dû citer Gramsci: "Il faut être à l'intérieur de l'embarcation pour changer l'orientation du navire." (c'est à peu près en ces mots-là qu'il le dit.)

On peut se vanter de racheter ses vieux albums de hardcore dans les entrevues et ploguer des symboles de la Chine dans ses clips, il faut tout de mettre maîtriser les concepts à la base.
Stéphane

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