mercredi 12 décembre 2007

En exclusivité! Une critique à paraître sous peu: Historica et Compagnie d'Alexandre Lanoix

Le sujet pourrait alimenter bien des discussions : les stratégies fédéralistes derrière la rédaction des manuels d’histoire communs à toutes les provinces. Malheureusement, Historica et compagnie se présente comme un mémoire de maîtrise rigide pas suffisamment remanié. Un travail de récriture, même en surface, aurait grandement augmenté l’intérêt que le livre mériterait de susciter.

Tous les tics de la rédaction des travaux scolaires sont réunis. L’auteur écrit presque « Sujet amené, sujet divisé, développement». Les paragraphes baptisés «introduction» et «conclusion» en témoignent…

Mais l’ouvrage n’est pas «trop» savant. Le fond reste accessible. Justement, si on se donne la peine de publier, il faut adapter la forme. Même si on s’adresse à un public scolarisé. Nous comprenons bien la rigueur scientifique nécessaire à ce type d’ouvrage. Mais une écriture plus fluide, moins embourbée dans les exigences méthodologiques des départements d’histoire, aurait tout aussi bien véhiculé la thèse.

Assez de forme, passons au fond. Car la grande valeur de l’ouvrage se fonde sur son sujet. Alors que régnait une unanimité suspecte contre le manuel Parlons de souveraineté à l’école proposé par le Conseil de la souveraineté, on se rend compte à la lecture de Historica et compagnie que bien des manuels d’histoire visaient la canadianité coast to coast. Le but? Soutenir l’unité canadienne en trouvant des héros communs à toutes les provinces.

Aussi, Parlons de souveraineté à l’école était en vente libre. Les manuels imposant une vision fédéraliste de l’histoire canadienne auraient été obligatoires dans les écoles. Et ce, tout en taisant publiquement son but premier : sauver le Canada. Le Conseil de la souveraineté fut victime de sa transparence.

Peut-être le problème est-il là : si Historica se dépouillait de sa charpente universitaire, davantage de lecteurs réagiraient aux offensives canadian. Sans être un brûlot, l’information contenue n’en reste pas moins corrosive…

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