jeudi 6 septembre 2007

Mort d’une chronique annoncée?

À ce rythme, les militaires canadiens auront quitté l’Afghanistan avant que je rattrape Martel avec cette chronique. Février 2009, j’arrive! Étrange quand même comment cette date fait l’unanimité maintenant…

Avec Chronique d’une mort annoncée, nous ne sommes pas dans la lecture d’un suspense. Dès le début du roman, nous savons que Sanitago Nasar est assassiné. Nous connaissons aussi l’identité des assassins, les frères Vicario. Une fable meurtrière reconstituée d’après la mémoire d’un village interrogé par un copain de la victime venu visiter ce coin de pays isolé quelques années après la tragédie. Mémoire sélective? Sûrement. D'où l'intérêt de ce drôle de conte un peu tordu sur les bords.

Le soir de la noce était la veille du meurtre. Le village devait se rendre au port le matin pour y accueillir l’évêque. C’est à peu près à ce moment, vers les 6 heures, qu’on découvrit la dépouille. Pourquoi lui? La mariée n'était peut-être pas une fine fleur de pureté et ce vilain en serait peut-être le véritable coupable. Car faire perdre le bizutage à une donzelle en ces lieux c'est commettre un crime bien plus grave que de faire perdre la vie à n'importe quel quidam.

Récit étrange où tout un chacun au village aurait pu avertir notre anti-héros Nasar de sa mort imminente. Pourquoi cela n’a pas été fait? Une espèce d’omerta de village clos et éloigné voulant éviter le pire.

D’emblée, Marquez ne veut pas déjouer le lecteur. Celui-ci saura dès les premières lignes l’identité des meurtriers. D’aucuns n’apprécieront pas le procédé; habitués que nous sommes à des intrigues hollywoodiennes minutés et stratégiques. J’avancerai pour ma part que l’on n’est jamais trop documenté sur une œuvre avant de la lire. Vous aurez deviné que je ne suis pas du genre à avertir mes amis de ne pas me dévoiler le punch d’un film. Tant pis! Je trouverai d’autres éléments à approfondir.

J’avancerai également ce constat sévère : si l’intérêt d’une œuvre ne se résume qu’à sa conclusion, celle-ci ne mérite peut-être pas d’être «consommée».

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